Origine du Feng Shui et de la Géobiologie

En Chine, le premier terme donné à l'art de se loger était K'an Yu. K'an signifie élévation du sol, et dans son aspect métaphorique Voie Céleste. Yu signifie configuration et Voie Terrestre. K'an Yu a pour sens la matrice de la Terre, c'est à dire l'univers et les lois par lesquelles notre organisme est régi.

L'art du K'an-Yu, tout comme le Feng Shui, le Vaastu Shastra et la Géobiologie, était de considérer toutes les influences qui peuvent avoir une incidence sur un lieu, quel qu'il soit, et via ce lieu, affecter les occupants.

Feng Shui signifie littéralement Vent (Ffffeng) et Eau (Shuiiiiii). Dans le contexte et l'époque où ces termes ont été attribués à cet outil, le Vent et l'Eau étaient deux éléments sur lesquels il fallait porter son attention car ils étaient importants pour la survie.

Dans les contrées chinoises, où le peuple était d'abord nomade, puis sédentaire, le souffle du vent est connu pour être responsable de troubles importants de santé. Il fallait donc s'en protéger. L'eau, par ailleurs, étant une ressource indispensable à la vie, il fallait s'assurer qu'elle soit d'une qualité suffisante pour garantir la survie.

Sur un plan subtil, l'Eau, qui est matérielle, quantifiable, palpable représente la matière, et par analogie, les objets, les murs, le mobilier d'un lieu. Le Vent, impalpable s'il ne souffle, invisible s'il n'entraîne avec lui la poussière symbolise quant à lui l'ambiance, l'émotion, l'énergie qui émane d'un endroit.

En Occident, des concepts similaires étaient décrits dans des ouvrages très anciens comme le Traité des Eaux, des Airs et des Lieux d'Hippocrate (-460 à -370 avJ.-C.). : [Celui qui veut s'appliquer convenablement à la médecine doit faire ce qui suit : considérer [...] les vents chauds et les vents froids, surtout ceux qui sont communs à tous les pays ; ensuite ceux qui sont propres à chaque contrée. Il doit également considérer les qualités des eaux, car, autant elles diffèrent par leur saveur et par leur poids, autant elles diffèrent par leurs propriétés.]

Dans la Chine ancienne, les Maîtres en Feng Shui connaissaient le Dragon de la Terre. Ils nommaient Veines du Dragon l'expression des forces telluriques pour imager, dans leurs plus anciennes traditions, les courants telluriques qui parcourent le sol et les édifices. Ces sages considéraient que l'environnement, la configuration et l'orientation influençent la qualité biotique du lieu à concurrence de 70%. Les 30% restant résultant de l'influence des occupants et des cycles du temps.

En Europe de l'Ouest, les anciens utilisaient différentes techniques avant de construire. Par exemple, les Celtes détectaient les réseaux telluriques à l'aide de végétaux. Les connaissances des ondes de forme, du magnétisme et de la mathématique sacrée étaient détenues par les Maîtres Bâtisseurs. En Grèce, des baguettes étaient utilisées pour déterminer l'emplacement d'une maison, d'un lieu de culte ou d'une étable. Logique, me direz-vous, car la survie de la communauté dépend également d'une nourriture saine pour le corps et pour l'esprit.

Aujourd'hui encore, en Chine, à Singapour ou à Taiwan, aucune habitation visitée par un Maitre en Feng Shui n'échappe à la détection des éventuels cours d'eau, nappes phréatiques ou failles géologiques.

De nos jours, en occident, la Géobiologie est la discipline qui étudie (logie) l'influence du lieu (géo) sur la vie et les êtres vivants (bio). Ce terme trouve son origine dans un passé récent. Ernst Hartmann (1915 - 1992), docteur en médecine allemand, fût le premier à l'avoir utilisé dans le Groupe d'étude en Géobiologie qu'il créa en 1961, et ce en réponse aux problèmes posés par l'emplacement de certains lits dans le service hospitalier dont il était responsable dans les années 1950. Il mit ainsi en évidence l'influence de l'organisation du champ magnétique terrestre.

La Géobiologie analyse toutes les influences affectant un bâtiment, que celles-ci soient positives ou négatives. Les principes de cette discipline sont basés sur ce qui est. Que ce soit visible comme les murs d’une maison, ou invisible, comme les ondes Wi-Fi, les perturbations liées au sous-sol, ou la mémoire des murs.

Ces notions n'étaient cependant pas l'apanage des cultures asiatiques ou occidentales. Des connaissances similaires existaient au Maghreb durant la période Maure, en Méso-Amérique durant la période Maya, ou encore Egypte Pharaonique.